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Bovins au pâturage Diminuer le risque de maladies transmises par les tiques

Il est observé depuis une vingtaine d’années que la fréquence des maladies transmises par les tiques est en augmentation. L’Inra de Clermont–Ferrand-Theix s’est ainsi intéressé à la compréhension de la répartition des tiques dans les pâturages. A la clé quelques recommandations pour limiter leur prolifération et éviter aux bovins d’en être la proie.

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Identifier les pâtures à haut risque
La méthode du drapeau est selon l’Inra une méthode facile et efficace pour estimer l’abondance de tiques sur une parcelle. Cet échantillonnage est à réaliser de préférence au printemps, mais peut aussi être répété pendant toute la période d’activité des tiques. Il est à réaliser en bordure de pâture ou en bordure de haies. La technique consiste à tirer un drap sur le sol – régulièrement sur une surface de 10 m².  Les tiques,  s’accrochent au drap qu’elle prenne pour un hôte de passage. « Cette méthode permet de collecter seulement 5 à 10% des tiques au sol, mais donne une indication précise du risque », note Chloé Boyard.

« Couramment rencontrée dans les bois, la tique est aussi présente dans les friches et les pâtures », a présenté Chloé Boyard à l’occasion des journées nationales des groupements techniques vétérinaires. Il convenait donc de déterminer sa répartition pour mieux contrôler l’impact des maladies qu’elle transmet, comme par exemple, la babésiose bovine ou la borréliose de Lyme.  Ainsi, la babésiose bovine, transmise par les tiques,  est responsable de pertes économiques en élevage en raison de mortalités provoquées chez les bovins.

Dans les endroits humides protégés par une couverture végétale

L’unité épidémiologie animale de l’Inra de Clermont-Ferrand-Theix  a réalisé une étude sur 61 pâtures de la région de Combrailles. Cette étude a permis, explique Chloé boyard, «  d’identifier les facteurs responsables de l’abondance des nymphes de tiques sur les bords des pâtures ». Il résulte de cette étude que l’humidité est l’un des facteurs primordial à la survie des tiques. « Les plus fortes concentrations de nymphes sont rencontrées lorsque la moyenne de l’hygrométrie sur 10 jours est supérieur à 57,9%, c'est-à-dire lorsque les tiques ont un minimum d’effort à produire pour rester hydratées », commente Chloé Boyard. Un périmètre de pâture bordé à 75% d’arbres favorise aussi fortement la présence de tiques.  La présence d’arbres fruitiers tels que pommiers ou cerisiers ou celle de haies favorise aussi la présence de tiques. 


Quand les branches d'une haie d'arbres empiètent sur la pâture, "il conviendrait de placer la clôture à deux mètres de l'extrémité de ces branches", indique l'Inra (© Web-agri)

« Lorsque les conditions s’y prêtent, l’abondance de tiques dans les pâtures peut atteindre le niveau habituellement observé dans les bois, habitat naturel de cette espèce », souligne la spécialiste de l’Inra. «Ainsi », conclut Chloé Boyard, « les tiques sont rencontrées surtout dans les endroits humides, protégés par une couverture végétale, où le passage d’animaux hôtes (mulots, campagnols, chevreuils, renards)  est fréquent ».

Limiter le risque de contamination

Les chercheurs de l’Inra préconisent quelques méthodes pour éviter la transmission de maladies par les tiques. Elles sont à mettre en place sur les pâtures à haut risque.  Ainsi l’Inra préconise pour limiter le risque de contamination, d’éviter de faire pâturer les bovins sur ces pâturages pendant les périodes de fortes hygrométries, d’éviter d’attirer les animaux sauvages avec des arbres fruitiers, d’aménager un espace de deux mètres environ entre la haie (haie d’arbustes ou de broussailles)  et les vaches. Enfin, il convient aussi d’« entretenir les bordures pour limiter l’apparition des broussailles et ne pas laisser la végétation de sous-bois gagner du terrain sur la pâture », conseille Chloé Boyard. Des recommandations qui doivent éviter aux bovins d’être la « proie » des tiques dans lez zones à risque.

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